mercredi 1 mai 2013

Pourquoi oppose t-on la science à la philosophie ? Matérialisme, bonheur et condition animale.

Aujourd'hui, c'est science et philosophie !

Le cratère lunaire de Platon : une illustration à propos
Au lycée, je me souviens avoir attendu avec impatience le début des cours de philosophie. On nous les avait vendus comme une formidable occasion d'explorer le monde : nous allions complètement changer de perspective. La philosophie allait nous froisser le cortex et son approche nécessitait un ciboulot mûr à point ; il n'était même pas envisageable de l'enseigner à des élèves de Première. Il fallait donc attendre la dernière année, la classe de Terminale, pour pouvoir espérer apprendre à penser.

Notre professeure, dont je ne mentionne pas le nom simplement parce que je l'ai oublié, nous demanda d'acheter La République de Platon. Elle s'empressa d'ajouter : "Évidemment, personne ne va le lire". Il faut dire que j'étais en classe scientifique et qu'elle partait du principe que nous n'en avions rien à foutre. Elle n'était manifestement pas la seule à le penser, car elle ne fut jamais remplacée pendant ses trois mois de congés maladie. Toujours est-il qu'elle avait décidé d'emblée que la science et la philosophie étaient de farouches ennemies et son cours consistait justement à le démontrer, en nous bassinant avec les exemples les plus stéréotypés tirés des classiques de l'enseignement moderne de la philosophie. Elle tenait la République comme Christine Boutin brandit la bible et au bout de quelques semaines, nous avions tous acquis la conviction que l'enseignement de la philosophie, au Lycée du moins, consistait à nous appendre à ne pas penser.